Se soigner n’est pas un privilège, c’est un droit ! Et ce droit, aujourd’hui, est méthodiquement démantelé, mis à mal par une série de réformes et de coupes budgétaires qui témoignent d’un mépris scandaleux pour les principes de solidarité et de justice sociale. Une attaque en règle contre les travailleurs et leurs familles.
Coupe après coupe, réforme après réforme, c’est tout notre modèle social qui est mis à mal. Ce qu’on nous présente comme de simples « ajustements » cache en réalité une politique assumée : sacrifier la santé publique sur l’autel de l’austérité. Et derrière cette politique, il y a des visages : ceux des travailleurs, des familles, des jeunes, des retraités. Ceux qui paient le prix fort d’une gestion froide, technocratique, et profondément injuste.
Toucher à ces questions revient à remettre en cause notre modèle de société dans ce qu’il a de plus profond et au droit à vivre en bonne santé des Français.
Médecins-conseils : l’indépendance médicale sabrée
La réforme des médecins-conseils de l’Assurance maladie illustre parfaitement cette dérive scandaleuse et inhumaine. En intégrant ces praticiens aux caisses primaires, on bafoue leur indépendance. On les trans- forme en rouages d’une Logique bureaucratique, où la santé passe après les chiffres. La FEC FO, avec d’autres, dénonce avec force une gestion algorithmique des arrêts maladie et des affections longue durée, qui risque de transformer les médecins-conseils en simples exécutants d’une logique bureaucratique. Cette réforme n’est pas une modernisation, c’est une déshumanisation. Et plus largement, c’est un coup porté aux droits des travailleurs. Car limiter l’accès aux arrêts maladie, aux soins longue durée, c’est précariser encore plus celles et ceux qui tiennent debout l’économie du pays.
Déremboursements : vers une médecine pour les riches ?
Consultations, médicaments : tout augmente. Tout sauf les remboursements. Résultat : le reste à charge explose. Et qui trinque ? Les plus précaires. Les invisibles. Ceux pour qui aller chez le médecin devient un luxe. Cette politique creuse les inégalités. Elle fait reculer l’accès aux soins. Et elle piétine une promesse républicaine : celle d’un système de santé solidaire où on cotise selon ses moyens, on en bénéficie selon ses besoins.
Les ménages modestes, déjà fragilisés par l’inflation, devront choisir entre se soigner ou préserver leur budget quotidien. Cette logique est indigne dans un pays qui se targue d’avoir un système de santé parmi les plus socialisés au monde. Et surtout, elle met en péril la santé même des familles et des travailleurs, en leur retirant la possibilité d’accéder librement aux soins dont ils ont besoin pour vivre en bonne santé.
Santé mentale au travail : le grand silence
Pendant ce temps, on meurt encore au travail. Et trop souvent, dans l’indifférence. Burn-out, épuisement, détresse psychologique : la santé mentale est en crise. Mais pour le Gouvernement, ce n’est pas une urgence. C’est un angle mort. La précarisation des emplois, l’intensification du travail et le manque de dialogue social aggravent cette situation. Chaque année, près de 1 000 suicides sont liés au travail en France. Ces chiffres ne sont pas seulement des statistiques : ils sont le symptôme d’un système qui broie les individus au lieu de les protéger. Alors non, répétons-le, le travail ne doit jamais tuer, la souffrance au travail n’est pas une fatalité, mais le silence est une complicité.
Coupes budgétaires et économie de guerre : un sabotage organisé
Enfin, les coupes dans les dépenses de santé achèvent le tableau. Sous prétexte d’économies « raisonnables », le Gouvernement réduit les moyens alloués aux hôpitaux et aux soins de ville. Ces mesures ne sont pas raisonnables : elles sont irresponsables. Elles poussent notre système à bout et alimentent un renoncement croissant aux soins pour les plus vulnérables. Moins de budget pour les hôpitaux. Moins de soignants. Moins de soins de proximité. Et aujourd’hui, on nous parle d’économie de guerre pour justifier encore plus de sacrifices. Mais peut-on vraiment défendre un pays si ses citoyens ne peuvent plus se soigner ? Sacrifier la santé pour financer d’autres priorités n’est rien d’autre qu’un choix politique cynique.
Résistance : la santé n’est pas à vendre
Au-delà des chiffres et des réformes techniques, c’est tout un modèle social qui est attaqué dans ses fondements. Ce n’est pas une fatalité. C’est un choix politique : celui d’abandonner la solidarité au profit d’une logique comptable. Et ce choix, nous le combattons. La Sécurité sociale, c’est un héritage précieux. Né de la Résistance sous la pression des syndicalistes. Porté par des valeurs de solidarité, d’égalité et de dignité. Une attaque sans concession, l’année même où notre Sécu fête ses 80 ans de progrès et de meilleure santé pour tous.
Aujourd’hui, il nous revient de résister à notre tour
Contre les réformes injustes, contre la casse sociale, contre la marchandisation du soin : mobilisons-nous. Le combat pour la santé publique n’est pas seulement un combat pour nos hôpitaux ou nos médecins ; c’est un combat pour nos droits fondamentaux et pour l’avenir même du modèle social que nous voulons léguer aux générations futures.
Rejoignez la FEC FO. Défendez vos droits. AGISSEZ.
Parce qu’un modèle social ne meurt que si on le laisse tomber.
Parce que se battre pour la santé, c’est se battre pour l’égalité.
Parce que nous refusons un monde où seuls les plus riches peuvent se soigner.
Sébastien BUSIRIS
Secrétaire général