Frise d'entete
- 31/03/2022 - Clercs & Employés de Notaires
La Basoche - N°30
Publication trimestrielle de la FGCEN FO

CRISES : SANITAIRE, GUERRIERE, ECONOMIQUE ET A QUAND CELLE DE L’IMMOBILIER ?


Les années 2020 et 2021 ont été marquées du sceau de la crise sanitaire avec la propagation d’un virus dénommé COVID 19. Cette xx de la nature, nous ne savons toujours pas précisément d’où elle provient, ni par qui elle a été introduite.


En ce mois d’avril 2022, il semble qu’une sortie crise se profile à l’horizon, bien qu’une recrudescence s’amorce, probablement due au relâchement et à un sentiment de liberté retrouvé.


D’une crise à l’autre, depuis la fin de février, l’Europe redécouvre la guerre à sa porte par la folie d’un despote voulant ressusciter la Grande Russie des tsars Nicolas II et de la Grande Catherine. Il n’a pas compris que les peuples, qui ont gouté à la démocratie, n’entendent plus subir le knout trop bien connu des opposants dans ce grand pays.


Cette guerre déclarée, déclenche une crise économique sans précédent, liée aux matières premières et à la dépendance énergétique des pays européens dans des proportions variables.


La crise économique induit, outre ses répercussions immédiates sur les prix des combustibles et carburants, une reprise de l’inflation très conséquente et galopante. Qu’en sera-t-il dans quelques mois ?


On constate la remontée des taux de l’argent, notamment des emprunts d’état à 10 ans qui est passée de moins 0,03% en décembre 2021 à 1,25% début avril et, par voie de conséquence, un renchérissement des prêts accordés par les banques à leurs clients désirant acheter un bien immobilier.


Le scénario de la crise immobilière se profile, avec la remontée des taux d’intérêts aux particuliers, le renchérissement du cout de la vie. En résumé, le delta possible pour s’endetter diminue aussi vite que les deux paramètres précèdent augmentent.


Les remontées du terrain nous indiquent un début de stagnation sur la rentrée des dossiers immobiliers, un assèchement des biens à vendre ; une diminution des prix au mètre carré s’est enclenchée dans l’ancien à Paris et dans d’autres grandes métropoles régionales.


Et le notariat dans tout cela ?


Tributaire de la bonne santé du marché immobilier, des jours plus sombres risquent de se profiler à l’horizon, finie probablement la folle envolée, et par voie de conséquences, quid des salariés ?


Depuis maintenant trois années le recrutement de salariés bat son plein dans notre profession, le voisin attirant le personnel de son confrère par une meilleure rémunération, mais aussi l’embauche de salariés peu qualifiés et à bas coût prolifère ; qui va payer la note...


Ce sont eux, les derniers arrivés, les moins bien formés, et aussi ceux, dont les salaires ont le plus augmenté jusqu’à devenir insoutenables si cette crise apparait.


Certains notaires entonnent déjà le couplet bien connu « nous licencierons ! », cela n’est pas acceptable, car il n’est pas inutile de le rappeler, le Notariat a traversé la crise sanitaire sans trop de problèmes, engrangeant des profits records.


Si cette déflation immobilière se produit, il sera grand temps de former les moins formés et développer les compétences de chacun, pour répondre aux défis technologiques et législatifs qui attendent notre profession, elle en a largement les moyens financiers.


Pour clore cet éditorial, enfin une bonne nouvelle, la CRPCEN va dégager un excédent technique de l’ordre de 245 millions d’euros provenant du résultat lié au compte vieillesse, de la compensation démographique vieillesse, de la gestion immobilière et des placements financiers.


Voilà de quoi conforter la position de notre caisse.


Dans son discours de Suède, prononcé en 1957, lors de la remise du prix Nobel de littérature, Albert Camus a dépeint la tâche qui incombait à sa génération.


Ses mots restent d’une grande actualité et peuvent éclairer le sens de notre action dans le monde, en particulier face à la question de la fin de la violence : «Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.»


C’est sur cette pensée, oh combien d’actualité, que je vous souhaite un printemps plus serein.



Serge FOREST

Secrétaire la Section fédérale Clercs et Employés de Notaire

Président de la FGCEN FO 

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