Plus de 3 500 militants FO se sont retrouvés à Rouen du 29 mai au 3 juin à l’occasion du 25e Congrès confédéral Force Ouvrière. L’occasion de réaffirmer ensemble nos revendications et d’établir des feuilles de route que les militants de la FEC sauront porter avec force face aux enjeux qui s’annoncent.

Les militants de la Fédération des Employés et Cadres FO y étaient présents nombreux (410 syndicats de la FEC FO y étaient représentés). Nombre de nos représentants sont montés à la tribune afin de faire état des combats menés durant les quatre années nous séparant de notre dernier Congrès confédéral de Lille en 2018 et d’évoquer les revendications à venir.

Car le moins que l’on puisse dire est que ces quatre années ont été fortement agitées. 

Dans un premier temps, du fait d’une réforme des retraites à laquelle nous nous sommes opposés. FO a même été moteur dans cette lutte qui a engendré de nombreuses journées de mobilisation partout en France regroupant des millions de participants. Cette mobilisation a permis de stopper cette réforme et d’éviter ainsi la destruction des différents régimes de retraite et la bascule dans un régime unique par points dont personne ne veut !

L’arrivée d’une pandémie sans précédent – celle de la COVID 19 – a mis un terme à nos mobilisations et empêché le gouvernement de mettre en œuvre sa réforme.

Pendant la pandémie, là encore, les représentants FO se sont mobilisés pour défendre les intérêts des salariés :

• en revendiquant et en exigeant des moyens de protection pour garantir la sécurité sanitaire des salariés (masques, gel, plexi…) ;
• en luttant pour préserver le fonctionnement et les prérogatives des IRP ;
• en défendant les emplois et en revendiquant le maintien des salaires ;
• en exigeant des aides de l’Etat pour les secteurs qui en avaient besoin ;
• en dénonçant et en manifestant contre la mise en œuvre de lois liberticides mettant en danger les libertés individuelles et collectives (loi Sécurité globale, droit de manifester, droit de se regrouper,…).

Les difficultés ont été nombreuses mais les militants de la FEC FO ont toujours été présents pour assurer la défense des salariés.

Cette épidémie a démontré combien notre modèle social construit après-guerre et basé sur notre système de santé, notre Sécu, notre assurance chômage, nos services publics était important. Il a servi d’amortisseur à cette crise de la COVID et certainement permis d’éviter qu’il y ait encore davantage de victimes.

La pandémie a aussi démontré que les actions des derniers gouvernements successifs avaient eu pour effet d’amplifier les inégalités sociales en temps de crise. Et là, le constat est beaucoup plus négatif, voire choquant ! Sans garde-fou, le libéralisme économique a fait exploser les inégalités ! Les chiffres le prouvent, pour certains «tout est bon dans la COVID !»:

• Les cinq plus grandes fortunes de France ont vu leurs richesses multipliées par trois durant la pandémie.
• Le salaire moyen d’un patron du CAC 40 représente 440 SMIC !
• Le CAC 40 affiche des records en 2021 avec 160 milliards d’euros de bénéfices !
• Pour les actionnaires, là aussi année record : ce sont 80 milliards d’euros de dividendes versés.

Et pendant ce temps, pour les salariés qui ont permis de faire face à la COVID, pour les premiers de cordée, pour les première et deuxième lignes – comme le président Macron les appelle – ce ne fut que le prolongement de l’austérité salariale, le chantage à l’emploi et la dégradation des conditions de travail !

Pour certains, une fois de plus, c’est « fromage et dessert » quand, pour d’autres, ce ne sont, tout au plus, que « quelques miettes » ! C’est honteux ! Dans notre pays, nous avons maintenant près de 10 millions de personnes en situation de pauvreté ! 

Comme nous l’avions revendiqué, les aides massives du gouvernement auraient dû être soumises à engagement sur les salaires et l’emploi. On nous refait le coup du CICE, l’argent va directement dans la poche des patrons et des actionnaires ! C’est scandaleux !

Toutefois, le pire reste pourtant à venir car depuis que la guerre en Ukraine a débuté – une guerre que notre organisation syndicale a condamné en lançant un appel à l’arrêt des combats et à la paix immédiate pour les peuples d’Ukraine et de Russie – certains en profitent, une fois de plus, pour s’enrichir. A peine la frontière ukrainienne franchie par les Russes, certains, avec la connivence des gouvernements, ont spéculé massivement sur les matières premières, les énergies et carburants, les produits alimentaires, le transport…

Quand les prix s’envolent, que l’inflation est à plus de 5 % – et qu’on annonce pour la fin d’année à 7 voire 10 % ! – les salaires, eux, n’augmentent en moyenne en France que de 1,7 %... Il y a comme un problème !

Il faut en urgence augmenter le SMIC, les retraites et l’ensemble des salaires.

Ce problème a été évoqué, à de multiples reprises, dans nos débats lors de notre Congrès à Rouen et figure dans nos résolutions qui serviront de base à nos revendications ; elles constitueront notre feuille de route, celle de nos militants et représentants.

Dans les résolutions issues des débats de notre XXVe Congrès, les principaux thèmes repris ont donc été notamment, l’augmentation des salaires, la lutte contre la retraite à 65 ans, la défense de l’emploi, de notre modèle social basé sur nos services publics, notre Sécurité sociale et notre assurance chômage.

En effet, les représentants FO, forts de nos revendications, mettront tout en œuvre afin de défendre les intérêts matériels et moraux de l’ensemble des salariés. Nous allons, ensemble, exiger une plus juste redistribution des richesses. Notre pays a les moyens de maintenir et même d’améliorer son modèle social. Nous pouvons financer nos retraites, nos services publics, notre système de santé en luttant, par exemple, contre l’évasion fiscale qui représente dans notre pays des milliers de milliards d’euros.

Le XXVe Congrès confédéral FO aura démontré, une fois de plus, la vigueur de notre organisation syndicale ainsi que la détermination de ses délégués. Les militants de la FEC porteront la feuille de route établie dans toutes les branches et entreprises de notre périmètre.

Sébastien BUSIRIS

Secrétaire général